Gil J Wolman et François Dufrêne
à gauche : Ginette Dufrêne, Charlotte Wolman et JMB
devant Duhring Duhring, MNAM, 2012
à droite : Projection de L'Anticoncept en présence de Gil J Wolman, Paris, 1994, Centre Pompidou
(c) photos : Jean-Michel Bouhours
François Dufrêne – Gil J Wolman : l’amitié de deux peintres de tradition orale.
Si les itinéraires de Wolman et Dufrêne sont des chemins sinueux qui se croisent, ce qui les sépare demeure bien dérisoire au regard de ce qui les rassemble. Dans le champ de la poésie sonore, leurs œuvres se répondent sous l’égide du cri et de l’abstraction vocale : les mégapneumes de Wolman en 1950 fondent une poésie rocailleuse du souffle physique, tandis que les cri-rythmes de Dufrêne à partir de 1953 puis les créations ultralettristes ont des accents parfois rimbaldiens. Dans le champ de la peinture placée sous le signe commun de l’appropriation, Dufrêne va débusquer le pictural dans les dessous des affiches arrachées– ses compositions peuvent parfois rappeler le Monet tardif des Nymphéas- tandis que Wolman va inventer l’ »art scotch », un art du prélèvement, qui est sériel et réitératif. Le 17 novembre 1982 invités par Blaise Gauthier au Centre Pompidou, Wolman et Dufrêne apparaissent pour la dernière fois en public ensemble pour : « L’Anticoncert – Dufrêne et Wolman parleront sans doute et se taisent peut-être ».
Le premier se taira définitivement un mois plus tard. Gil J Wolman participera à l’exposition Hors limites (1994, Centre Pompidou) et se taira à son tour quelques mois après avoir appris la disparition d’un autre compagnon de route déterminant, Guy Debord.
JMB