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Le blog de jean-michel Bouhours

curateur, commissariat d'expositions

Rédigé par jean-michel Bouhours

VAN DONGEN :  DEAUVILLE ME VA COMME UN GANT

Les  Franciscaines. Deauville. 2 juillet-25 septembre 2022

À travers une centaine d’œuvres, accompagnée de nombreux documents, l’exposition montre au sein d’un parcours thématisé le regard d’un artiste majeur du xxème siècle qui fut observateur fasciné et amusé de la société de son époque
et de Deauville, en particulier.

 

JOSE ANTONIO SISTIAGA : DE RERUM NATURA

San Sebastian (Espagne). Kubo. Fondation Kutxabank. 28 janvier - 22 mai 2022

 

SALVADOR DALI, EUREKA !. 

Musée d’art moderne de Céret. 24 juin- 1eroctobre 2017

 

En 1985, Salvador Dali réunissait dans son musée de Figueras un aéropage de scientifiques de renommées mondiales pour un symposium intitulé « Procès au hasard », une rencontre scientifique de haut niveau qui donnait lieu à de vifs débats entre Ilya Prigogine et René Thom. Alité au château de Pubol depuis la disparition de sa femme Gala, très affaibli, le Maître suivait les débats par vidéo transmission de sa chambre. Ces moments poignants de celui qui était terrorisé par la mort et qui s’était promis l’immortalité physique, attestent d’un insatiable appétit de connaissances et de curiosité pour les sciences.

La bibliothèque de Salvador Dali, aujourd’hui conservée à la Fondation Gala et Salvador Dali, révèle un intérêt pour toutes les disciplines des sciences ; celles-ci nourrissant une prodigieuse mécanique intellectuelle. André Breton n’avait-il pas défini Dali comme « le prince de l’intelligence catalane » dans son Dictionnaire abrégé  du surréalisme ? Dali s’est intéressé à toutes les disciplines scientifiques, de l’astrophysique à la théorie de la relativité, de la psychanalyse et l’exploration de l’inconscient à la génétique, jusqu’aux théories contemporaines et très complexes des catastrophes ou des cordes.

Cette curiosité universelle fait de Dali un héritier des grands Maitres de la Renaissance. Cette matière nourrissait sa pensée, sa capacité à interpréter tant le monde extérieur que sa propre psyché. La science n’est pas tant une matière première pour une mécanique paranoïaque de type interprétative et délirante qu’une réponse à un besoin ontologique et fondamental de chercher dans l’univers et ses règles, la vérification d’une intuition personnelle, première et irrationnelle. Chez Dali,  la science est la vérification rationnelle a postériori d’ impressions et perceptions irrationnelles. « Je suis fou » aime à déclarer Dali mais la science vient lui apporter la  preuve que « La seule différence entre un fou et [lui], c’est [qu’il n’est] pas fou ». Dali mentionne alors dans ses écrits théoriques les livres dont les thèses viennent confirmer les siennes : c’est le cas du livre de Hans Prinzhorn Expressions  de la folieou encore  la thèse de Jacques Lacan : De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité.

Au regard du Temps qu’il assimile à une matière malléable, à du camembert coulant, Dali revendique à la fois l’héritage des grands maitres du Passé et en permanence opère une projection, une anticipation ou prémonition sur l’Avenir.

Dès ses années de formation, à la Residencia de estudiantes de Madrid, Dali montre un intérêt pour l’astronomie, la psychanalyse, les sciences naturelles, l’entomologie, la théorie de la relativité : autant de disciplines auxquelles il a accès grâce aux activités culturelles et scientifiques de ce lieu, symbole d’une nouvelle Espagne ouverte au Monde . Le philosophe José Ortega y Gasset, traducteur de Freud, Einstein ou encore Marinetti, y organise conférences et rencontres.  Les milieux intellectuels espagnols sont à l’image des autres pays européens, très perméables aux découvertes scientifiques de leur temps. Dali lit aussi bien des revues scientifiques comme Scientiaque la revue d’ Ozenfant et Jeanneret : L’esprit nouveau. Il découvre dans cette revue l et celle d’ortega y Gasset Revista de Occidente,la théorie de la relativité restreinte et les concepts de continuum spatio-temporel. Dali reprend alors à son compte les concepts de 4edimension, de corps étranges et aérodynamiques, déformés par des forces invisibles qu’il met sur un plan psychique.

Au tournant des années 30, Salvador Dali élabore sa célèbre théorie de la Méthode paranoïaque-critique,  largement dominée par  les thèses de la psychanalyse qu’il découvre à Madrid dès 1923, et qui entretiendra de réels points de convergences avec les recherches du jeune Jacques Lacan sur la paranoia. Dali envisage de lier plus intimement art et science. En 1934, il envoie une lettre au poète Paul Eluard proposant un nouveau dogme pour la pensée surréaliste : « Aussi je pense de plus en plus sérieusement que le surréalisme doit évoluer vers les bases d’une nouvelle religion antimystique, matérialiste, basée sur le progrès des connaissances scientifiques spécialement les nouvelles idées de l’Espace, lesquelles étaient inaccessibles non seulement aux grecs mais aussi au christianisme religion qui occuperait le vide imaginatif affectif, que l’écroulement des idées métaphysiques a produit à notre époque ».  

Les premiers essais nucléaires des américains sur l’ile de Bikini puis les bombes sur Nagasaki et Hiroshima en 1945 marquent un tournant dans l’œuvre de Dali, au cours duquel  il va s’intéresser à la structure atomique de la matière, associant celle-ci à sa conversion au catholicisme romain. Dali revient à des figures de l’art sacré (Christ, Madones) pour en proposer des représentations nucléaires parfaitement apocryphes.

Dali n’hésita pas à aller à la rencontre des savants : il rend visite à Freud à Londres en 1938, puis  à Francis Crick à New York dans les années 60, années fortement marquées par la découverte de la structure de l’ADN par Francis Crick et James Watson (prix nobel en 1962). L’année suivante Dali leur dédiait son plus célèbre tableau sur ce thème : Galacidlacidesoxybonucleiacid. Il rencontra ensuite Dennis Gabor, prix nobel de physique pour la découverte de l’holographie qui occupera Dali dans les années 70. Enfin, René Thom, l’auteur de la théorie des catastrophes ; enfin Marcel Pagès et la théorie de l’antigravitation. C’est d’ailleurs en compagnie de Marcel Pagès que Dali se rend à Céret en etc..( à compléter)

 

L’exposition sera organisée en une série de chapitres thématiques (cf découpage supra). Chacun  traitera d’un domaine scientifique réinterprété par la méthode paranoïaque -critique dalinienne. 

Des dossiers seront constitués autour d’œuvres phares de l’exposition. C’est le cas notamment de Cheval dormeuse lion invisible( 1930, MNAM, Centre Pompidou), premier tableau élaborant le principe de la « double image » , principe iconique de la méthode paranoïaque critique développée à partir du texte L’Ane pourri, publié dans le premier numéro de la revue Le surréalisme au service de la révolution. Différents états du tableau grâce aux esquisses seront présentées. Le Veston aphrodisiaque(1936), objet à fonctionnement symbolique fera également l’objet d’un accompagnement de textes de Dali mettant en parallèle ce nouvel objet surréaliste avec le texte « San Sebastian » écrit en 1927 de sa période dite « lorquienne », où il est très lié avec le poète andalou Federico Garcia Lorca. Le thème de l’Angélus de Millet et de son interprétation dalinienne fera également partie des dossiers développés de l’exposition avec un tableau et l’ensemble des 42 eaux-fortes des Chants de Maldoror(1934). Le thème de l’érotisme, du fantasme sera également très présent dans la section sur la psychanalyse autour de la sculpture La Vénus à tiroirset de l’illustration par Dali de la nouvelle de Sacher Masoch La Vénus à la fourrure.  La collaboration de Dali dans les champs de la photographie avec Philippe Halsman, du cinéma avec Luis Bunuel feront l’objet de sections développées. 

 

 

DECOUPAGE DE L’EXPOSITION

  1. Le purisme et la poésie des appareils
  2. Les rayons X, cadavres exquis et putréfactions
  3. Souvenirs entomologiques : scorpions, mouches et fourmis : bestiaire du plaisir et de l’effroi
  4. La psychanalyse et l’exploration de l’inconscient
  5. Les images doubles : images mouvantes
  6. Le Temps mou : « le temps c’est du fromage »
  7. L’Atome et la physique nucléaire. Les corpuscules
  8. La structure de l’ADN de Crick et Watson
  9. Le dépassement de l’image renaissante : anamorphoses, stéréoscopies, hologrammes, images lenticulaires, la 4edimension
  10. La théorie des catastrophes
  11. La Catalogne  comme épicentre : de l’alchimie de Ramon Llull à l’hiparxiologie de Francesc Pujols, la catalogne comme épicentre de la Vérité. Pagès et l’épicentre de la gare de Perpignan
  12. Le rêve d’immortalité

 

SALVADOR DALI, arte y ciencia.

 

Museo de Arte Moderno de Céret. 24 de junio – 1 de octubre de 2017

 

En 1985, Salvador Dalí reunía en su museo de Figueras un areópago de científicos de renombre mundial en un simposio titulado "Proceso al azar", un encuentro científico de alto nivel que daría lugar a intensos debates entre Ilya Prigogine y René Thom. Postrado en el castillo de Púbol desde el fallecimiento de su esposa Gala, muy debilitado, el Maestro siguió los debates por streaming desde su habitación. Esos momentos conmovedores de un Dalí aterrorizado por la muerte y que se había prometido la inmortalidad física, son una muestra de su apetito insaciable por el conocimiento, de y su curiosidad por la ciencia.

 

La biblioteca de Salvador Dalí, que hoy en día se conserva en la Fundación Gala y Salvador Dalí, revela su interés por todas las disciplinas de las ciencias; ciencias que nutrían una prodigiosa mecánica intelectual. ¿Acaso André Breton no definió a Dalí como "el príncipe de la inteligencia catalana" en su Diccionario abreviado del surrealismo? A Dalí le interesaban todas las disciplinas científicas, desde la astrofísica a la teoría de la relatividad, desde el psicoanálisis y la exploración del inconsciente a la genética, pasando por las las teorías contemporáneas y altamente complejas como la “teoría de las catástrofes” o la “teoría de cuerdas”.

 

Esta curiosidad universal convierte a Dalí en heredero de los grandes maestros del Renacimiento. Este material alimentaba su pensamiento, su capacidad de interpretar tanto el mundo exterior como su propia psique. La ciencia no es tanto una materia prima para una mecánica paranoide de tipo interpretativo y delirante sino una respuesta a una necesidad ontológica y fundamental de buscar en el universo y sus reglas la verificación de una intuición personal, básica e irracional. Para Dalí, la ciencia es la verificación racional a posteriori de impresiones y percepciones irracionales. "Estoy loco" se complace en declarar Dalí, pero la ciencia le aporta la evidencia de que "la única diferencia entre un loco y [él], es [que él] no está loco." Dalí menciona en sus escritos teóricos libros cuya tesis confirman las suyas: el caso del libro de Hans Prinzhorn Expresiones de la locurao incluso la tesis de Jacques Lacan: De la psicosis paranoica en sus relaciones con la personalidad.

 

Con el tiempo, que él asimila a un material maleable, a un camembert que se reblandece, Dalí reivindica el legado de los grandes maestros del pasado y al mismo tiempo realiza de forma continua una proyección, una anticipación o premonición del futuro.

 

Desde sus años de formación en la Residencia de Estudiantes de Madrid, Dalí muestra un gran interés por la astronomía, el psicoanálisis, las ciencias naturales, la entomología, la teoría de la relatividad: disciplinas a las que tiene acceso gracias a las actividades culturales y científicas de este lugar, símbolo de una nueva España abierta al mundo. El filósofo José Ortega y Gasset, traductor de Freud, Einstein o Marinetti, organizan conferencias y reuniones en la Residencia. Los círculos intelectuales españoles son como los de otros países europeos, muy permeables a los descubrimientos científicos de su tiempo. Dalí lee también revistas científicas como Scientiao la revista de Ozenfant y Jeanneret: L’esprit nouveau (“El nuevo espíritu”). Dalí descubre en esta revista y en la de Ortega y Gasset Revista de Occidente, la teoría de la relatividad restringida  y los conceptos de la continuidad espacio-temporal. Dalí incorpora entonces los conceptos de la cuarta dimensión, cuerpos extraños y aerodinámicos, deformados por fuerzas invisibles que sitúa en un nivel psíquico.

 

En los años 30, Salvador Dalí elabora su famosa teoría del Método paranoico-crítico, ampliamente dominada por las teorías del psicoanálisis que descubre en Madrid a partir de 1923, y que tiene verdaderos puntos de convergencia con la investigación del joven Jacques Lacan sobre la paranoia. Dalí se plantea vincular más estrechamente el arte y la ciencia. En 1934 envía una carta al poeta Paul Eluard proponiendo un nuevo dogma para el pensamiento surrealista: "Creo cada vez más en serio que el surrealismo debe evolucionar hacia las bases de una nueva religión antimística, materialista, basada en el progreso del conocimiento científico, y en particular en las nuevas ideas del Espacio, inaccesibles no sólo a los griegos, sino también para el cristianismo, religión que ocupa el vacío imaginativo afectivo que el colapso de las ideas metafísicas ha provocado en nuestra época".

 

Los primeros ensayos nucleares de Estados Unidos en la isla de Bikini y las bombas sobre Hiroshima y Nagasaki en 1945 marcan un punto de inflexión en la obra de Dalí, y comienza a interesarse por la estructura atómica de la materia, todo ello combinado con su conversión al catolicismo. Dalí vuelve a las figuras del arte sacro (Cristo, Madonna) para ofrecer representaciones nucleares perfectamente apócrifas.

 

Dalí no dudó en ir al encuentro de los sabios: visita a Freud en Londres en 1938, y a Francis Crick en Nueva York en los años 60, años marcados fuertemente por el descubrimiento de la estructura del ADN por Francis Crick y James Watson (premio Nobel en 1962). Un año más tarde, Dalí les dedicaba su cuadro más famoso sobre este tema: Galacidlacidesoxybonucleiacid. A continuación conoce a Dennis Gabor, premio Nobel de Física por el descubrimiento de la holografía, que ocupará a Dalí en los años 70. Por último, René Thom, autor de la teoría de las catástrofes; y, finalmente, Marcel Pagès y la teoría de la antigravedad. Precisamente acompañado por Marcel Pagès Dali va a Céret, etc .. (a completar)

 

La exposición se organiza en una serie de capítulos temáticos (véase abajo). Cada uno de ellos tratará un campo científico reinterpretado por el método paranoico-crítico de Dalí.

 

Las secciones se organizarán en torno a las obras clave de la exposición. En particular:  Dormeuse cheval lion invisibles (Durmiente caballo león invisibles)(1930, MNAM, Centre Pompidou), primer cuadro en el que elabora el principio de "doble imagen", principio icónico del método paranoico-crítico desarrollado a partir del texto L'Âne pourri, publicado en el primer número de la revista Le surréalisme au service de la révolution(El surrealismo al servicio de la revolución). Se presentarán bocetos que ilustran las distintas etapas de su realización. A continuación Le Veston aphrodisiaque (Chaqueta afrodisíaca)(1936), objeto de función simbólica que también irá acompañado de textos de Dalí estableciendo un paralelismo entre este nuevo objeto surrealista con el texto "San Sebastián", escrito en 1927 en su período "lorquiano", durante el que está muy unido al poeta andaluz Federico García Lorca. El tema del Ángelus de Millet y de su interpretación por parte de Dalí también será otro de los temas desarrollados en la exposición con un cuadro y el conjunto de 42 grabados de Les Chants de Maldoror(1934). El tema del erotismo, de las fantasías también estará muy presente en la sección sobre el psicoanálisis en torno a la esculturaVenus de Milo con cajonesy la ilustración de Dalí de la novela de Sacher Masoch La Venus de las Pieles. Otras secciones se centrarán en la colaboración de Dalí en el campo de la fotografía con Philippe Halsman, y en el del cine con Luis Buñuel.

 

 

SECCIONES DE LA EXPOSICIÓN

 

1.        El purismo y la poesía de los aparatos

2.        Rayos X, cadáveres exquisitos y putrefacciones

3.        Recuerdos entomológicos: escorpiones, moscas y hormigas: 

            bestiario del placer y del temor

4.        El psicoanálisis y la exploración del inconsciente

5.        Imágenes dobles: Imágenes en movimiento

6.        El tiempo reblandecido: "el tiempo es queso"

7.        El átomo y la física nuclear. Los corpúsculos

8.        La estructura del ADN de Crick y Watson 

9.        Superación de la construcción de la imagen del renacimiento: anamorfosis, imágenes estereoscópicas, lenticuares, hologramas, la 4ª dimensión

10.      La teoría de las catástrofes

11.      Cataluña como epicentro: de la alquimia de Ramón Llull a la hiparxiología de Francesc Pujols, Cataluña como epicentro de la Verdad. Pagès y el epicentro de la estación de Perpiñán

12.      El sueño de la inmortalidad

José Antonio Sistiaga : de la pintura gestual al arte del movimiento

22 Mars 2020 , Rédigé par jean-michel Bouhours

Musée Jorge Oteiza, Pamplona (Espagne), 2015

Peintures anciennes et récentes, dessins,  films, dispositifs "interactifs" des années 60, caissons lumineux, photographies : un choix dans la production pluridisciplinaire de l'artiste.

André Masson,
une mythologie de l’être et de la nature

Musée d’art moderne de Céret
Du 22 juin au 27 octobre 2019

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture/Direction générale des patrimoines/Service des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’Etat

À l’occasion du centenaire de l’arrivée d’André Masson à Céret (1919-2019), le musée d’art moderne de Céret organise une exposition thématique consacrée à son œuvre.

Le musée poursuit ainsi son exploration de l’œuvre des grands artistes du XXe siècle pour lesquels la période cérétane s’est révélée particulièrement riche et révélatrice. André Masson (1896- 1987) séjourne à Céret dans les années 1919/1920. Blessé dans sa chair et son esprit par les combats de la Première Guerre mondiale, il arrive à Céret en compagnie de Maurice Loutreuil, y rencontre Odette Cabalé qui deviendra sa première épouse, et y fait la connaissance de Chaïm Soutine. Masson peint à Céret plusieurs tableaux de paysages inspirés du cubisme cézannien, une peinture construite dans une gamme de couleurs claires, témoignage en quelque sorte de sa propre reconstruction mentale. Le musée d’art moderne de Céret conserve quatre très beaux tableaux de cette période, dont un point de vue sur la ville et ses environs également choisi par Soutine pour l’une de ses toiles, présentée au musée.

Le paysage étant l’un des thèmes majeurs de la collection du Musée, le thème de la nature et d’une vision mythologique chez André Masson a éte retenu comme fil conducteur pour cette exposition.

Le sentiment de la nature a accompagné André Masson tout au long de sa vie. La beauté de la nature l’inspire et lui procure un apaisement. Mais la nature est aussi le théâtre d’une cruauté entre espèces qui fait écho aux interrogations existentielles de l’artiste. Masson, à qui un médecin le soignant de ses blessures de guerre affirma : « N’habitez plus jamais les villes!», mena une carrière artistique prodigieuse, faite d’itinérances entre Europe et Amérique. Les lieux où l’artiste a vécu, les paysages qu’il a admirés,transfigurés, peuplés de mythes, seront à l’honneur dans la thématique de cette exposition.

Nombre d’oeuvres présentées

environ 132 œuvres dont 82 toiles, 43 dessins, 6 sculpture et 1 volume

Commissariat

  • Nathalie Gallissot, conservatrice en chef et directrice du Musée d’art moderne de Céret

  • Jean-Michel Bouhours, historien d’art, ancien conservateur au Musée national d’art moderne,Centre Georges Pompidou, Paris

Michel Nedjar Introspective,

LAM, Villeneuve d'Ascq, 2017

commissariat : Jean-Michel Bouhours et Corinne Barbant

Michel Nedjar (Soisy-sous-Montmorency, 1947) occupe une place particulière au LaM comme membre fondateur de L’Aracine, donateur et comme artiste dont le musée possède plus de 300 œuvres, ainsi qu’une grande partie de sa bibliothèque et de ses archives.

L’exposition Michel Nedjar, une introspective propose de découvrir une rétrospective couvrant plus de 45 ans de création (1960-2016), en organisant un dialogue inédit entre les diverses facettes de son travail, entre sculptures (poupées, bas-reliefs, objets), œuvres graphiques, peintures et cinéma. L’exposition suivra un parcours chronologique, sans exclure des entrées thématiques qui aborderont des thèmes comme l’enfance et le primitivisme, éros et thanatos, la magie et les objets de dévotion, les voyages. À quoi rêve l’araignée ? Michel Nedjar partage avec Louise Bourgeois la passion du processus arachnéen.

 

SECTIONS DE L’EXPOSITION

Section 1 : Premières œuvres 1960-1978 Les jeux interdits de la poupée, une formation artistique au gré des voyages et des rencontres, retour du Mexique.

Section 2 : Belleville 1978-86 Chairdâmes et mandragores. Le mythe du Golem : schmattès, boues et celluloid.

Section 3 : Belleville 1986-92 Ces visages qui nous regardent.

Section 4 : Darius 1992- 1998 Présences, portraits, masques. Les ongles en deuil.

Section 5 : St Martin : 1998-2016. Réinvention de la poupée : de voyage, renversée et coudrées. L’irruption du géomètre.

 

Exhumer. Exister. Ces deux mots scandent les écrits de Michel Nedjar. Né en 1947 dans une famille juive décimée par la Seconde Guerre mondiale, Michel Nedjar découvre pendant son adolescence la réalité de la Shoah en regardant le film d’Alain Resnais Nuit et Brouillard. Depuis lors son œuvre n’a de cesse de conjurer le sort en exhumant à travers ses poupées et ses dessins les morts qui le hantent. Fils de tailleur et petit-fils d’une chiffonnière aux puces, il fait du shmattès - vieux tissu, chiffon, en yiddish - la matière primordiale de son travail, qu’il le façonne et le trempe dans des bains de boue et de teinture pour en faire des « chairdâmes » souvent effrayantes ou qu’il le couse autour d’objets familiers qu’il protège ainsi pour l’éternité. Dans sa quête existentielle, il explore aussi les multiples possibilités offertes par le dessin, travaillant par séries, au crayon ou au doigt, dans un rapport physique avec la matière. Les rencontres occupent une place particulière et décisive dans l’évolution de son travail et sa reconnaissance. Ainsi celle du cinéaste mexicain Teo Hernandez l’amène à la réalisation de films de cinéma expérimental, présentés ici pour la première fois aux côtés de son œuvre plastique et graphique. Le corps, la mémoire, le primitivisme, le voyage, sont quelques-uns des thèmes que l’on retrouve dans l’ensemble de son œuvre foisonnant. « Mes poupées m’ont sauvé » dit souvent Michel Nedjar. L’art est pour lui intrinsèquement lié à la vie, une manière d’exister, d’être au monde. L’introspective, terme imaginé par l’artiste pour qualifier cette rétrospective, propose d’entrer dans son univers personnel, dans une œuvre à la fois intime et universelle, contemporaine et intemporelle. 

 

Section 1. 1960-1977 : les jeux interdits de la poupée

Fasciné par les poupées de ses sœurs qui lui sont interdites, Michel Nedjar confectionne sa première poupée à partir de la jambe cassée de l’un de ces poupons et d’une chute de tissus de l’atelier paternel. Cette poupée originelle et transgressive évolue au contact des pays qu’il traverse avec Teo Hernandez, entre 1970 et 1976, notamment le Maroc, l’Inde et le Mexique. Elle se charge de magie et de pouvoirs chamaniques. Ses dessins reflètent les multiples influences qui marquent alors le jeune artiste. À son retour à Paris en 1976, il vit d’abord dans une chambre rue de la Goutte d’or puis dans une communauté rue Quincampoix. Il réalise des poupées et bas-reliefs de tissus colorés où affleurent des influences mexicaines, de l’art baroque aux puissances magiques qui sont exposés à la Galerie Jacob où Alain et Caroline Bourbonnais présentent ses premières œuvres. Parallèlement, il joue dans plusieurs films de Teo Hernandez et réalise ses premiers films centrés sur la représentation du corps masculin. En 1978, Angle explore à la manière d’une performance la relation du corps à l’Autre et à l’espace. Cette même année il rencontre Madeleine Lommel et Claire Teller avec lesquelles il fonde en 1982 l’association L’Aracine à l’origine de la collection d’art brut du LaM.

 

 

Section 2 . 1978-1985 : Belleville, les Chairdâmes

 

En 1978, une profonde dépression provoque le passage à la création de poupées sombres, les Chairdâmes, que le peintre Jean Dubuffet qualifie d’« effrayant transport dans l’irrationnel ». Ce dernier en achète pour la Collection de l’Art Brut à Lausanne en 1982, tandis que le collectionneur Daniel Cordier, préparant sa donation au Centre Pompidou, les intègre en 1989 dans ses affinités électives et fait entrer son travail dans un lieu hautement symbolique de l’art contemporain. Ces années constituent une période extrêmement prolifique. Michel Nedjar réalise de nombreux films expérimentaux comme Ombres-ailes en 1980 ou À quoi rêve l’araignée et Capitale-paysage en 1982. En 1978, dans Gestuel, les mouvements rapides et chorégraphiques transforment le modèle en une inédite « poupée de lumière », liant intimement œuvre plastique et cinématographique. À partir de 1982, l’artiste revient à la création graphique, que le processus des Chairdâmes avait un temps écartée. Il travaille par séries, sur des supports d’une grande variété, essentiellement au crayon. La figure humaine, tantôt cernée de traits aux formes géométriques, tantôt envahie par la matière y occupe une place centrale.

Section 3 : 1985-92 : Belleville, l’éclatement des référents 

En 1986, la lecture du texte de Roger Cardinal, publié en 1990, qui, pour la première fois, analysait en profondeur les sources et les contextes de son œuvre provoque l’arrêt du cycle des Chairdâmes. Le texte qui concluait à une « dualité inéluctable d’une beauté terrifiante » met un terme au processus cathartique engagé quinze ans auparavant. S’il abandonne la réalisation des poupées, Michel Nedjar réalise entre 1985 et 1987 une série de papiers mâchés : petites figurines intemporelles et bas-reliefs aux multiples visages qui évoquent à la fois la foule des puces et les morts qui le hantent, et que l’on retrouve dans la série de dessins des Foules. L’œuvre s’ouvre sur de multiples référents. De nature sculpturale, têtes, masques et idoles attestent de la grande sensibilité de l’artiste aux arts primitifs. À partir de 1987, orants et oiseaux des Icônes structurent les compositions tels des éléments architecturaux. L’iconographie religieuse chrétienne semble soudain envahir son œuvre qui évoque une icône byzantine ou encore le visage d’une sainte. Les couleurs sont flamboyantes, les ors soulignent le sacré de ces images, les rouges vermillon et les lignes noires épaisses évoquent le travail du vitrail des maîtres-verriers du Moyen-âge. 

 

Section 4. 1992-1998 : Darius. Absences/Présences

En 1992, Michel Nedjar s’installe dans un nouvel atelier à Paris, allée Darius Milhaud qu’il occupe jusqu’en 1998. Durant cette période très sombre, marquée par la disparition de nombreux amis, emportés par le virus du sida, il réalise à nouveau des poupées, notamment celles de la performance de la Danse macabre, imaginée avec l’écrivain américain Allen S. Weiss. La mort de Teo Hernandez en 1992 entraîne l’arrêt de son activité cinématographique. Dans ses dessins Michel Nedjar explore la matière tant du point de vue du support, avec des papiers journaux et des papiers de récupération mais aussi des papiers plus usuels, que du point de vue de la technique, laissant une grande place au hasard avec l’usage de la cire et du fer à repasser qu’il applique sur ses dessins réalisés au doigt. Sans regard, sans visage même, les Présences envahissent la surface de la feuille et paradoxalement nous regardent et nous fixent. Les figures humaines sont celles de masques archaïques ou de têtes de hiboux aux regards cachés ou emplis de mystères. Les Visages convoqués, composés souvent les yeux fermés en pensant fortement au visage d’un ami, d‘une connaissance, voire d’un simple visage croisé dans la rue, affirment la vocation d’intercesseur de l’artiste, propre généralement aux chamans et aux mediums. 

 

 

Section 5. 1998-2016 : Saint-Martin, enveloppements/embaumements et coudrages

Le processus de diversification du langage plastique observé dès le milieu des années 1980, connaît un développement spectaculaire avec la multiplicité des séries et procédures. L’artiste chaman qui invoquait la transe, s’attache désormais au tracé géométrique avec la série des Kalata. Quand Nathalie Hazan-Brunet, pour le Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris, lui commande une série de poupées sur le thème de la fête de Pourim, les rites transgressifs de cette fête juive lui inspirent une nouvelle série de poupées colorées, joyeuses et fantasques, dont les couleurs rappellent les premières poupées du retour du Mexique. Infatigable voyageur depuis les années 1960, il réalise, après un séjour à l’île de Pâques en 1996, des poupées de voyage à partir de matériaux trouvés sur place et confectionnés à l’atelier. La poupée change de statut et devient un objet mémoriel, un ex-voto parfois, voire un sarcophage dans lequel l’artiste emprisonne des objets destinés à l’éternité (Paquets d’objets arrêtés). Le processus du « coudrage » appliqué tant aux objets tridimensionnels qu’aux collages et assemblages marque un retour au métier de tailleur dont l’artiste avait fait l’apprentissage et où la couture symbolise un stade de réparation inaugurant une sérénité retrouvée.  

 

 

 

 

 

José Antonio Sistiaga . Reflexiones en un jardin imaginado

Koldo Mitxelena, San Sebastian, Espagne. 2012

 

La plus importante exposition rétrospective  consacrée à cet artiste basque, né à San Sebastian en 1932.

L’exposition Reflexiones en un jardin imaginado, au Koldo Mitxelena,  présente au travers de plus de 100 œuvres, un des artistes contemporains basques les plus originaux de sa génération. Interdisciplinaire (peinture, dessins, films, caissons lumineux) elle rend compte de la richesse et de l'interdépendance des medium dans la quête permanente d’un dépassement de la condition de la peinture.  

Sistiaga est un peintre fondamentalement abstrait, même si à la faveur du thème du nu, il va démontrer au cours des années 70 et 80, ses qualités inouïes de dessinateurs d’après modèle (une salle présentera une sélection de ce travail atypique où figuration et abstraction ne sont pas antinomiques). Son œuvre, « Paisaje vizcaino », datée de 1954 et point de départ de cette exposition, illustre la découverte de la peinture du russe Vassili Kandinsky, le père de l’abstraction, et qui inspira à Sistiaga le chemin dont il ne se détournera plus, d’un art « non objectif".

Installé à Paris au milieu des années 50, Sistiaga se retrouve dans le contexte de l’abstraction picturale et plus particulièrement de l’abstraction lyrique, où le geste pénètre et détermine la composition, puis de ce que génériquement on a appelé l’art informel, courant contemporain qui s’affirmait comme le dépassement radical du cubisme et du surréalisme. Sa rencontre à Paris avec un artiste andalou Manuel Duque, va sensibiliser Sistiaga aux peintres « nuagistes », dont les figures tutélaires que sont Wols et Fautrier ont largement influencé ses premiers travaux ( « Dessins noirs »)

réalisées entre 1958 et 1961.  

Dans l’histoire du cinéma abstrait, l’auteur du film sans caméra le plus long jamais réalisé Ere Erera baleibu….(1968-70) est considéré comme une figure prométhéenne. Conçus dans l’exacte continuité de son travail pictural, ses films ont demandé à leur auteur souvent plusieurs années d’un  travail précis et méticuleux. Dans la lignée de Norman MacLaren et de Len Lye, les « inventeurs » du « film direct », c’est-à-dire dire du film peint, dessiné ou gratté à même la bande de celluloïd, José Antonio Sistiaga a tenté de s’approcher le plus possible pour chaque image de ses films –et il y en 24 par seconde de projection- des conditions de ses  tableaux. D’où le recours au format 70mm 15 perforations, le format de l’IMAX, dix fois plus grand que l’image 35mm réservé d’habitude aux peplums, aux kinopanoramas et aux salles géodésiques. Le peintre est entré d’emblée dans le Grand Spectacle. Le « film direct » produit une vitesse visuelle inédite de mouvements particulaires browniens ne répondant qu’aux effets du hasard, les effets de masse d’agglutinements ou d’éparpillements de particules libres dans l’espace, les gerbes explosives de l’art pyrotechnique et les images subliminales.

Le cinéma a ouvert à Sistiaga l’iconographie astrophysicienne de l’univers. Ses paysages ne sont pas ceux de l’observation immédiate, de ce qui est phénoménologiquement accessible. Le champ de sa vision personnelle est celui d’un monde hors des limites du visible, infiniment petit, le monde de la matière, des quarks ou infiniment grand ( les novae, les trous noirs, ..).

L’exposition est conçue comme un déambulatoire dans un espace central interstitiel favorisant les perspectives pour valoriser le caractère interdisciplinaire de l’œuvre de Sistiaga. Cet espace central dessert des salles thématiques situées en périphéries du parcours, et qui sont consacrées aux peintures noires, aux dessins érotiques, aux thèmes du cosmos, des quatre saisons, ou transformées en salle de projection pour reproduire les conditions d’un cinéma total. J’ai cherché à ce que le visiteur fasse ainsi lui-même l’expérience de l’intermédialité qui est à l’œuvre. Les deux salles contigues noires, la première  où est présenté le film  Impresiones en alta atmosfera  et la seconde présentant quatre tableaux de la série Cosmos  illustrent un dépassement des catégories et des dichotomies entre cinéma et peinture. « Ver la noche » était un des titres de ces tableaux. Nous l’avons traduit en langage muséographique : voir la nuit, voir de nuit. La vision nocturne renvoie à des conditions extrêmes de la perception et plus encore à des conditions extrêmes de la peinture. José Antonio Sistiaga a cherché pour sa peinture à repousser les limites de la perception humaine : vision de nuit, vitesse et rythmes, images subliminales. 

Catalogue d'exposition sous la direction de JMB  : textes de JMB, Javier San Martin, Roger Horrocks. ed Koldo Mitxelena, Donostia 2012 

voir également :

Entretien de JMB avec l'artiste, revue Gruppen, 2017

L'art basque en résistance Gaur 1966: Musée basque de Bayonne, 2018 ed Kilika 

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