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Le blog de jean-michel Bouhours

Dali au Centre Pompidou. Galerie 1.

25 Juillet 2012 , Rédigé par jean-michel Bouhours

 

photo : (c) Hervé Véronèse 

 

Exposition rétrospective de Salvador Dali à partir du 25 novembre 2012

commissariat : Jean-Hubert Martin, Jean-Michel Bouhours et Thierry Dufrêne

 

19 juillet 2012

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

SALVADOR DALÍ

21 NOVEMBRE 2012 - 25 MARS 2013

GALERIE 1, NIVEAU 6

  1. Principe

Le Centre Pompidou rend hommage à l’un des créateurs les plus complexes et prolifiques du XXème siècle : Salvador Dalí. Plus de trente ans après la rétrospective que l’institution lui avait consacrée en 1979-1980, cette exposition demeure à ce jour le plus grand succès de fréquentation de son histoire.

Dalí est à la fois l’une des figures magistrales de l’histoire de l’art moderne et l’une des plus populaires. Il est aussi l’un des artistes les plus controversés, souvent dénoncé pour son cabotinage, son goût de l’argent (on le surnomma « Avida Dollars ») et ses prises de position politiques provocatrices.

C’est à la fois toute la force de son oeuvre et toute la part qu’y tient sa personnalité, dans ses traits de génie comme dans ses outrances, que cette exposition, inédite, se propose d’aborder frontalement.

Plus de deux cents oeuvres (peintures, sculptures, dessins…) sont présentées dans un parcours conçu en sections chrono-thématiques : le dialogue entre l’oeil et le cerveau du peintre et du spectateur ; Dalí, pionnier de la performance, auteur d’oeuvres éphémères, manipulateur des médias considérant l’art comme un fait global de communication ; l’interrogation de la figure (persona) de l’artiste face à la tradition.

Dalí « promène » constamment le spectateur entre deux infinis, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, contraction et dilatation qui se polarisent : la précision minutieuse flamande (référence à Vermeer) et le baroque spectaculaire de la peinture ancienne qu’il met à l’oeuvre dans son « musée-théâtre » de Figueres. Cette oscillation se fonde sur un questionnement général de l’identité dans lequel le monde est double : son frère mort, appelé également Salvador, le couple rêve-réalité, l’hermaphrodisme…

 

LE PARCOURS DE L’EXPOSITION

Le visiteur entre dans l’univers dalinien par un oeuf. Il est confronté à l’origine, au monde de la naissance et de la fertilité, au foetus, à l’oeuf, à l’oignon.

1. L’ultralocal et l’universel

Les lieux, la famille, le catalanisme : le territoire de l’enfance est vécu comme un lieu quasi magique. Les rochers, les cyprès, la plaine de l’Ampurdan, la mer, la lumière et les ombres de l’autre côté des Pyrénées sont omniprésents dans la peinture et dans la pensée de Dalí. C’est le lieu, également, de la famille où se fondent les mythes de la personnalité double et de Guillaume Tell.

2. De la Résidencia de « estudiantes » de Madrid au surréalisme

Résidence des étudiants (fin 1922-1926). La rencontre de Garcia Lorca et de Luis Buñuel. Le Dalí encore provincial est confronté à « La génération de 27 » réunissant poètes, écrivains, peintres et cinéastes. Dalí s’inspire de plus en plus de l’avant-garde qu’il avait déjà découverte à Figueres. Peu à peu, il découvre la peinture surréaliste par les revues et les expositions et construit un monde pictural à la fois nourri de Joan Miró, Yves Tanguy, Hans Arp ou Max Ernst et de l’imaginaire collectif développé à la Residencia (Putrefactos).

 

3. Surréalisme, Paris, la méthode paranoïaque-critique

L’accomplissement de la sexualité de Dalí lié à sa rencontre avec Gala Éluard, s’accompagne d’un tournant dans sa carrière avec les expositions à Paris (Camille Goemans, Pierre Colle…), son adhésion au surréalisme et les premières oeuvres blasphématoires. Ce mouvement historique est émaillé de transgressions daliniennes : révolte contre l’autorité du père, crise d’identité, allusions à la coprophagie. La méthode paranoïaque-critique transforme et subvertit le monde. Dalí propose de substituer

à l’automatisme passif du surréalisme (le dessin automatique, les cadavres exquis, les frottages, etc...) une méthode active fondée sur le délire d’interprétation paranoïaque. La méthode dalinienne anticipe de quelques années la publication de la thèse de Jacques Lacan sur la paranoïa. Sur un régime de visibilité qui lui est propre et qu’il théorise, Dalí développe les images doubles, chefs-d’oeuvre d’ambigüité visuelle.

L’Angélus de Millet : exemple paradigmatique de la méthode paranoïaque-critique. Dalí se fait historien d’art et part à la recherche de la vérification scientifique de son interprétation délirante du tableau de Millet.

 

4. Mythe et histoire

Les dictateurs Hitler, Franco, Lénine : fascination ou critique ?

Ne sont pas occultés les rapports troubles qu’entretient Dalí avec les détenteurs du pouvoir absolu, figures à ses yeux désirables et objets de projection. «Cannibalisme» : Dalí, artiste non engagé, traite l’histoire qui s’écrit avec la grille de la méthode paranoïaque-critique. La guerre civile dans son pays d’origine l’éloigne durablement de cette réalité ; il se réfugie dans l’interprétation délirante des personnages ou de leurs attributs : le « dos dodu » d’Hitler, les moustaches de Lénine….

5. Théâtralités. Jeux, films et performances

Après Un Chien Andalou, 1929, et L’Âge d’or, 1930, des projets cinématographiques expérimentaux non réalisés (Babaouo, Marx Brothers Giraffes, Moontide…) Dalí est sollicité par le cinéma hollywoodien (La Maison du Dr Edwardes de Hitchcock, Disney pour Destino). Invité à réaliser les décors et costumes de ballets (Bacchanale, Tristan Fou…) par la Compagnie des Ballets russes, Dalí ne néglige aucun média contemporain : photographie, télévision, événements dans des grands magasins ou autres lieux publics où il démontre sa capacité exceptionnelle d’improvisation.

6. Science / inconscience.

Mystique et théorie : la fin de la seconde guerre mondiale dans l’apocalypse nucléaire d’Hiroshima et Nagasaki, transforme profondément la peinture de Dalí. Les secrets de la Matière dévoilés par les travaux d’Einstein et d’Heisenberg sont chez Dalí une véritable Révélation. Dieu est dans les atomes ou les neutrinos, même si l’artiste confesse que sa Foi reste une incertitude. Dalí s’identifie au mystique saint Jean de la Croix tout en se nourrissant des théories scientifiques d’Heisenberg (d’incertitude), de la cybernétique de Norbert Wiener, dans une tentative apocryphe de fusion de la religion et de la science.

7. Autoréférence et « grandes machines »

L’atomique Assomption : le peintre mystique ressuscite un baroque spectaculaire aux perspectives vertigineuses. Dalí, marquis de Pubol se compte désormais parmi les Grands d’Espagne : Vélasquez, Picasso, et la figure du toréador.

Sortie de l’exposition par le cerveau : on est entré corps, on sort esprit. Une évocation matérielle des circonvolutions du cerveau de Dalí.

 

scénographie originale de Laurence Le Bris. photo (c) H. Véronèse

scénographie originale de Laurence Le Bris. photo (c) H. Véronèse

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T
I am glad to know about Salvador Dali retrospective exhibition. I don’t understand why the visitor enters the Dali universe with an egg. Is that part of their custom? I am interested to know more about Dali.
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R
Bonjour,<br /> Pourriez vous me transmettre votre adresse mail, car j'aimerais vous poser une question, au sujet de DALI, qui me turlupine...<br /> Cordialement,<br /> Yves Rizio
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